Les GAFAM en quelques chiffres
Les GAFAM (Google Apple Facebook Amazon Microsoft) dominent le monde. Non vous ne rêvez pas, les chiffres ci-dessous sont bien réels et concernent l’année 2017.
Avec plus de 3000 milliards de dollars, la capitalisation boursière combinée des cinq géants atteint le PIB de l’Allemagne, quatrième puissance économique mondiale.
Les GAFAM c’est également :
- 680000 salariés à travers le globe
- 546 milliards de trésorerie dans leurs caisses, soit plus que le PIB de la Suède
- 102 milliards de bénéfices nets sur 2017
Ces fortes croissances couplées à de gros profits et une abondance de cash n’ont pas que des avantages. Même s’ils font le bonheur des investisseurs, les GAFAM représentent un risque économique mais aussi démocratique.


Source : Statista
Un risque économique
Cette domination totale empêche toute compétitivité. Il est devenu impossible pour une entreprise de concurrencer ces géants sur leurs secteurs d’activités. Pire, ces derniers se diversifient et dévorent, secteur par secteur, tout ce qui s’y trouve. Ainsi, Amazon a presque fait couler nos grandes chaines de distribution (Carrefour …). Les marchés qui semblent être ceux de demain, tel que le cloud ou encore les smart-speakers, sont déjà exclusivement occupés par les GAFAM. Bien conscients que les géants des décennies antérieures (groupes de télécom en 2000, groupes pétroliers en 2010) ont tous fini par rentrer dans les rangs voir disparaitre, les GAFAM assurent leurs arrières. En plus de dépenser à eux cinq plus de 61 milliards de dollars en recherche et développement (uniquement en 2017), ils achètent chacun moulte start-up afin de tuer la concurrence dans l’œuf.
De plus, grâce leurs omniprésences dans plusieurs secteurs tels que la publicité, les petites entreprises sont obligées de passer par eux pour se faire connaître (référencement sur google, publicité sur Facebook etc…). Leur monopole s’en voit renforcé et un transfert de richesse s’opère des plus petites entreprises vers les plus riches.
Leur puissance est exponentielle et ne semble avoir aucune limite.
Leurs principales menaces se trouvent dans les dragons asiatiques (Alibaba, Tencent, Xiaomi …) qui ne cessent de croître et arrivent petit à petit sur les marchés occidentaux. Toutefois, étant donné la similarité des services proposés, les problèmes seraient identiques. L’émergence de ces sociétés est la principale raison qui pousse l’Etat américain à ne pas affaiblir ces entreprises et il se peut que nous soyons confrontés dans quelques années à une bataille pour la suprématie mondiale où les entreprises françaises n’auront d’autres choix que de s’allier ou de couler.
Par ailleurs, ces mastodontes font régulièrement pression sur les différents gouvernements. Lors de la révision des droits d’auteur le 5 juillet dernier les eurodéputés ont été soumis à une intense campagne de lobbying. Il faut savoir que Google dépense en moyenne 5,5 millions d’euros en lobbying par an à Bruxelles sur l’ensemble des sujets ! Il y a de quoi influencer les décisions des députés.
Un risque démocratique
Dans un monde où la donnée est la nouvelle richesse, les GAFAM affirment année après année leur hégémonie. En concentrant l’activité et la richesse du secteur numérique ils peuvent capter les données de leurs utilisateurs, et les intégrer à leurs services pour les améliorer ou les valoriser. Ainsi, il est fréquent de voir apparaitre sur Facebook une publicité sur un article similaire à la veste que vous venez d’acheter ou encore sur un travail similaire à celui pour lequel vous venez de postuler. Les GAFAM utilisent nos données pour orienter nos recherches. Cela ne serait pas un problème s’ils ne cherchaient pas à nous formater. Les « fake news » (qui seraient notamment en partie responsable de l’élection de Donald Trump ou encore du Brexit), le manque de transparence sur l’utilisation réelle des données ainsi que le manque de contrôle, l’enfermement dans des réseaux où tout le monde pense la même chose sont d’autant plus de problèmes et de dangers pour notre libre-arbitre et la démocratie. Notre perception du monde est grandement conditionnée par notre « bulle de filtres » créé à partir de notre utilisation d’Internet et les algorithmes qui y sont attachés.
C’est dans ce contexte et pour limiter les abus qu’intervient le RGPD (le Règlement Général sur la Protection des Données). On en parle ici : Tout ce qui est bon à savoir concernant le RGPD.

Une vie toutefois facilitée
Malgré tous ces dangers, si ces géants du nets s’avèrent désormais indispensables c’est qu’ils améliorent nos quotidiens et les renier serait faire un bond d’une décennie en arrière. En effet, avec son IPhone, Apple permet d’allier téléphonie, photographie ainsi que GPS, MP3 ou encore lampe torche. Ce véritable couteau suisse est devenu un élément indéboulonnable de nos vies et rares sont ceux qui pourraient désormais s’en passer. Même si les rapports sont différents et peuvent paraitre plus distants sous certains aspects, Facebook permet de garder contact dans un monde où la mondialisation rend les déplacements à l’échelle internationale plus fréquents. Google a facilité l’accès à l’information et qui pourrait se plaindre de recevoir son colis sous un jour ouvré grâce à Amazon ? Ils placent le client au centre de tous leurs services et cela constitue leur plus grande force. C’est ce qui fait que beaucoup sont prêts à tolérer leur toute-puissance pour pouvoir continuer d’en bénéficier.
Alors selon-vous, de belles inventions ou futurs problèmes ?